Les mutilations sexuelles féminines
Si le terme excision est issu du milieu médical, sa compréhension englobe des problématiques tant sociales, culturelles, identitaires, que politiques, et ce, à l’échelle mondiale.
Cette page regroupe toutes les réponses aux questions fréquemment posées, à propos des mutilations sexuelles féminines.
L’excision, aussi appelée Mutilations sexuelles féminines (MSF) ou Mutilations génitales féminines (MGF), recouvre toutes les lésions et ablations (partielles ou totales) des organes sexuels externes féminins.
L’Organisation mondiale de la Santé distingue 4 types de mutilations sexuelles féminines :
Excision, parlons-en ! utilise parfois indistinctement les termes de « mutilation sexuelle féminine » et « d’excision ». Le mot excision est devenu un mot-valise pour parler des mutilations sexuelles féminines dans leur globalité, car c’est le type le plus pratiqué dans le monde. Les formulations que nous choisissons dépendent du contexte et du public avec lequel nous dialoguons.
Nous privilégions le terme mutilations “sexuelles” à celui de “génitales” car il met en lumière l’ensemble des conséquences de la pratique sur la vie des femmes en dépassant la notion strictement physique des mutilations.
Notre réseau et ses adhérent⋅e⋅s sont mobilisé⋅e⋅s pour l’abandon de toutes les formes de mutilations sexuelles féminines.
Les mutilations sexuelles féminines ne présentent aucun avantage pour la santé. Elles entraînent de graves répercussions physiques et psychologiques, tout au long de la vie des femmes.
La mort est l’une des nombreuses conséquences des mutilations sexuelles féminines. Voici un récapitulatif des risques auxquels sont exposées les filles et les femmes subissant l’excision.
Pratiquée sur tous les continents, nous n’avons de données concernant l’excision que sur 31 pays en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique.
Les mutilations sexuelles féminines touchent de plus en plus tôt les jeunes filles : au Kenya par exemple, l’âge moyen des jeunes filles excisées est passé de 12 à 9 ans au cours des trois dernières décennies.
Dans la majorité des pays concernés, les femmes ont été excisées avant l’âge de 15 ans.
Aucune raison liée à « la culture, la coutume, la religion, la tradition ou le prétendu “honneur” » (Convention d’Istanbul) ne saurait justifier les mutilations sexuelles féminines.
Dans les sociétés où elles sont pratiquées, les Mutilations Sexuelles Féminines (MSF) reflètent l’inégalité entre les sexes et traduisent le contrôle exercé par la société sur les femmes.
Le maintien de la pratique est sous-tendu par un ensemble de croyances culturelles, religieuses et sociales. Les raisons invoquées par les groupes qui perpétuent l’excision varient selon la région, l’ethnie ou la communauté et peuvent se cumuler. De façon générale, il est important de comprendre que l’excision constitue une norme sociale.
En effet, d’après une étude de l’Unicef, les mutilations sexuelles féminines ne sont pas perçues comme dangereuses ou comme violant des droits humains. Au sein des groupes qui les perpétuent, elles représentent une étape dans la bonne éducation des jeunes filles, une forme de protection qui permet le mariage.
L’honneur familial et les normes sociales jouent un rôle très important dans la perpétuation des mutilations sexuelles féminines : même quand les familles sont conscientes des dangers de la pratique, elles craignent les jugements des autres et perpétuent alors l’excision. Souvent, le désir de protéger les jeunes filles et la volonté de leur offrir le meilleur avenir possible (acceptation sociale, sécurité économique) sont les moteurs principaux de maintien de la pratique.
Pour en savoir plus : La dynamique du changement social : vers l’abandon de l’excision/mutilation génitale féminine dans cinq pays africains ”
La personne qui pratique l’excision n’est pas toujours la même, cela dépend du contexte et de la situation géographique.
En Afrique de l’Ouest francophone, par exemple, l’excision est généralement pratiquée par des femmes âgées dont le savoir a été transmis par leur mère. Ces femmes disposent, en conséquence, d’un statut particulier dans la communauté. Dans cette région du monde, l’excision peut aussi être réalisée par des accoucheuses traditionnelles.
Dans certains pays, les mutilations sexuelles féminines se médicalisent, c’est-à-dire qu’elles sont pratiquées par des professionnel⋅le⋅s de santé. La médicalisation de la pratique n’est pas une solution. Elle présente un risque majeur : donner un caractère officiel à la mutilation sexuelle féminine, tout en la favorisant.
“En Égypte, par exemple, 75 % des excisions ont été pratiquées par des professionnels de la santé en 2015, contre 24 % en 19951.“
Docteur Mohamed Farid, qui coordonne des séances de formation et de sensibilisation du personnel médical, organisées par le ministère de la Famille en Égypte.
L’Organisation mondiale de la santé condamne fermement la pratique des mutilations sexuelles féminines par le personnel de santé. Quant à la France, le Conseil de l’Ordre des Médecins ne peut que rappeler le code de déontologie :
“Aucune intervention mutilante ne peut être pratiquée sans motif médical très sérieux”
Art. R4127-41 du code de la santé publique.
Lorsqu’elle n’est pas pratiquée par le personnel de santé, l’excision est perpétuée par des exciseuses traditionnelles dans la grande majorité des cas.
Pour en savoir plus : OMS | Stratégie mondiale visant à empêcher le personnel de santé de pratiquer des mutilations sexuelles féminines
Les origines de la pratique ne sont pas claires, mais celle-ci serait apparue avant le Christianisme et l’Islam. Son origine n’aurait donc rien à voir avec ces religions.
Certaines recherches trouvent son origine en Nubie, dans la Corne de l’Afrique (Égypte et Soudan actuels). Des momies égyptiennes présenteraient des marques attestant de la pratique.
Certain⋅e⋅s chercheur⋅euse⋅s en sciences sociales pensent que l’excision était pratiquée sur les femmes, dans la société pharaonique, par les classes sociales supérieures. Se serait alors produit un phénomène d’imitation sociale, répandant la pratique à l’ensemble de la société : les classes sociales basses auraient commencé à exciser leurs filles pour les marier aux hommes de rangs supérieurs.
La pratique se serait développée vers l’Ouest de l’Afrique et dans l’Est, progressivement intégrée aux traditions des différents groupes ethniques.
Pour en savoir plus : Carla Pasquinelli (2004), “Anthropology of Female Genital Mutilation” in “Legal Tools for the Prevention of Female Genital Mutilation”, proceedings of the Afro-Arab expert consultation, Cairo, Egypt, 21-23 June 2003
En Europe de l’Ouest et aux États-Unis, l’excision a été pratiquée jusqu’à la fin des années 60, pour traiter des « maladies » : hystérie, épilepsie, troubles mentaux, masturbation, homosexualité, ou encore pour “calmer les ardeurs” des femmes…. La pratique a donc été tardivement abandonnée.
Pour en savoir plus : Quand l’occident excisait – Fédération GAMS
Dans le monde, 200 millions de femmes ont subi une mutilation sexuelle féminine. Aujourd’hui, plus de 4 millions de jeunes filles par an sont exposées au risque d’être excisées. Ce chiffre devra être revu à la hausse : l’épidémie de Covid-19 pourrait entraîner 2 millions de cas supplémentaires de mutilations sexuelles féminines d’ici 2030 (fermeture des écoles, baisse des revenus…).
Source : UNICEF
Il y aurait environ 125 000 femmes adultes ayant subi une mutilation sexuelle féminine en France au milieu des années 2010, d’après l’étude de Marie Lesclingand, d’Armelle Andro et de Théo Lombart à retrouver ici : Estimation du nombre de femmes adultes ayant subi une MSF vivant en France.
D’après la même étude, il y aurait environ 530 000 femmes mutilées sexuellement vivant sur le territoire de l’Union Européenne, sachant qu’environ 1 femme excisée sur 2 vit en France ou au Royaume-Uni (pays avec le plus fort taux de flux migratoire).
Pour en savoir plus : Estimation du nombre de femmes ayant subi une MSF vivant en France.
Nous n’avons de données concernant l’excision que sur 31 pays en Asie (Malaisie, Indonésie, Irak, Inde, Pakistan), au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Sud (Colombie, Pérou).
Aussi, les mutilations sexuelles féminines persistent parmi les communautés de la diaspora dans les pays où elles ne sont pas traditionnellement pratiquées (Europe, États-Unis, Canada et Australie).
Sur les 31 pays concernés (pour lesquels nous avons des données) par les mutilations sexuelles féminines, 22 sont parmi les moins développés.
Pour en savoir plus sur le pays où l’excision est pratiquée, voir notre cartographie mondiale.
Les mutilations sexuelles féminines sont internationalement reconnues comme une multiple violation des droits humains.
Pour aller plus loin :
Retrouvez la liste complète des instruments juridiques et les textes adoptés par consensus sur les droits humains dans
La Déclaration interinstitutions « Éliminer les mutilations sexuelles féminines », adoptée en 2008 par l’OMS, HCDH, ONUSIDA, PNUD, UNCEA UNESCO, UNFPA, UNHCR, UNICEF, UNIFEM – pages 9 et 36.
Le document « Mettre fin aux mutilations génitales féminines. Stratégie pour les institutions de l’Union européenne » du réseau END FGM – pages 11 à 13.
L’expérience acquise au cours des dernières décennies de mobilisation a permis de comprendre l’importance de mener des actions de long terme, holistiques (globales) et le plus inclusives possible (associant un grand nombre d’intervenant⋅es⋅s).
Comment mettre un terme à une pratique ancienne qui concerne plus d’une trentaine de pays dans le monde et des milliers de communautés aux traditions différentes ?
Les actions menées pour promouvoir l’abandon des mutilations sexuelles féminines doivent être adaptées aux contextes locaux et aux sensibilités culturelles. Néanmoins, certaines pratiques semblent décisives dans les processus d’abandon des MSF, tant au niveau communautaire, que dans la création d’un contexte favorable au niveau national.
Les actions et programmes qui découlent d’une stratégie coordonnée, d’après les expériences du terrain et les recherches en sciences sociales, sont :
Pour aller plus loin : OMS | Éliminer les mutilations sexuelles féminines
Puisque l’excision est une norme sociale, son abandon dépend aussi des attentes au sein d’une communauté donnée. Les parents soumettent leurs filles à l’excision pour leur garantir un avenir dans la société et parce qu’ils pensent que c’est ce que l’on attend d’eux.
Les programmes visant à mettre un terme aux mutilations sexuelles féminines doivent amener les communautés à décider collectivement d’abandonner la pratique, de façon à ce qu’aucune fille non excisée ne soit désavantagée, ni qu’elle, ou sa famille, ne se retrouve exclue.
Pour accompagner les communautés vers l’abandon de l’excision, les programmes qui incluent des activités d’éducation et favorisent l’autonomisation, en particulier des femmes, ont montré leur efficacité. C’est grâce à la discussion autour de la santé, des droits humains et de la religion que les communautés identifient, par elles-mêmes, les solutions pour mettre fin à l’excision. Elles ne sont ni jugées, ni contraintes, mais encouragées à débattre, examiner et remettre en perspective les valeurs et croyances associées aux mutilations sexuelles féminines.
Il est important que la démarche soit inclusive et associe femmes et hommes, filles et garçons. Les jeunes peuvent, par exemple, être sensibilisé⋅e⋅s dans le cadre d’activités menées en partenariat avec les établissements scolaires. Toutes les formes d’éducation peuvent être employées et le dialogue intergénérationnel doit, lui aussi, être encouragé.
L’abandon de l’excision à grande échelle n’est imaginable que s’il est décidé par une proportion suffisamment importante du groupe au sein duquel se nouent des mariages.
L’abandon des mutilations sexuelles féminines commence généralement par un premier groupe d’individus qui initie une dynamique de changement, produisant un effet multiplicateur. Ce groupe, prêt à abandonner la pratique, essayera donc de convaincre les autres de l’abandonner à leur tour, en faisant connaître leurs intentions d’abandonner la pratique.
Les mariages ne sont plus alors plus conditionnés à l’excision des filles et femmes. La décision d’abandon doit par ailleurs être explicite et publique, de façon à ce que les familles soient convaincues que la norme et les attentes qui y sont liées ont changé.
L’évolution des comportements au niveau communautaire doit s’inscrire dans un contexte national favorable à l’abandon des mutilations sexuelles féminines.
La réprobation du gouvernement vis-à-vis des mutilations sexuelles féminines doit être explicite.
Des mesures juridiques doivent être en vigueur, ou mises en place, pour soutenir celles et ceux qui ont abandonné la pratique (ou qui souhaitent le faire). Seuls 5 pays, sur les 31 où l’excision est pratiquée, n’ont pas pris de mesure contre : la Sierra Leone, le Mali, le Liberia, le Cameroun et la Somalie.
Malheureusement, la seule application de sanctions fait courir le risque de voir l’excision devenir clandestine. Les mesures juridiques doivent être accompagnées de campagnes d’information et programmes visant à promouvoir un soutien accru de la population, vers l’abandon de la pratique.
La prise en charge des mutilations sexuelles féminines doit faire partie de programmes permettant une maternité sans risque, un accompagnement psychosocial, la prévention et le traitement des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/sida, la prise en charge des violences envers les femmes etc.
Le personnel soignant doit être formé au repérage et à la prise en charge des complications liées aux mutilations sexuelles féminines.
Afin d’éviter la médicalisation de l’excision, les normes en matière d’éthique médicale doivent énoncer clairement que la pratique des MSF constitue une violation de l’éthique professionnelle et des droits humains. Elles doivent également permettre de poursuivre et de retirer l’autorisation d’exercer aux professionnel⋅le⋅s de santé exerçant cette pratique.
Les médias ont un rôle déterminant à jouer comme vecteurs d’informations concernant les mutilations sexuelles féminines et les évolutions sociales relatives à leur abandon au sein des communautés. Ils peuvent, de plus, constituer un espace d’échanges et de discussions sur les mutilations sexuelles féminines, contribuant ainsi à l’élaboration de consensus locaux, régionaux ou nationaux.
La pratique de l’excision est susceptible de concerner l’ensemble des membres d’une communauté, y compris celles et ceux de la diaspora. Il est par conséquent impératif d’établir des liens au-delà des frontières nationales et de poursuivre les efforts menés dans les pays d’origine au sein des populations qui se sont installées dans de nouveaux pays.
La coordination entre les pays d’origine et les pays de migration doit pouvoir permettre de faire connaître aux communautés de diaspora les progrès réalisés dans l’abandon de l’excision au sein de leur communauté d’origine. Une dynamique positive peut ainsi se mettre en place, où les membres de la diaspora peuvent être influencé⋅e⋅s par les évolutions en cours dans leur communauté d’origine ou bien devenir eux-mêmes des moteurs de ce changement grâce à leur influence sociale et économique.
La France fait partie des pays pionniers au niveau européen dans la lutte contre l’excision. Les autorités françaises et les réseaux associatifs se sont saisis de la question dès le début des années 80.
Le pays est en effet concerné puisque selon les dernières estimations, il y aurait plus de 125 000 femmes adultes ayant subi une mutilation sexuelle féminine vivant en France au milieu des années 2010, d’après l’étude “Estimation du nombre de femmes adultes ayant subi une MSF vivant en France“, de Marie Lesclingand, d’Armelle Andro et de Théo Lombart).
La législation a été renforcée au fil des années. Elle est aujourd’hui en mesure de protéger les filles sur le sol français et à l’étranger d’une mutilation ou d’un risque de mutilation. Les associations et les autorités socio-sanitaires mènent également un travail de longue date en matière de prévention, qui porte ses fruits, notamment pour les filles de 0 à 6 ans.
Le territoire dispose, par ailleurs, d’un ensemble d’unités de soins pluridisciplinaires où les femmes excisées peuvent bénéficier d’un accompagnement adapté.
En novembre 2013, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a rendu un nouvel avis sur les mutilations sexuelles féminines. La CNCDH appelle ainsi à poursuivre les efforts menés en matière de prévention, de protection et de répression, avec l’appui de tous les secteurs concernés : la santé, la justice, l’éducation et le secteur social.
D’autres pays européens se sont emparés de la question, comme la Belgique, où un réseau d’acteur⋅ice⋅s a mis en place en 2008 une plateforme de concertation et de coordination des actions relatives aux mutilations sexuelles féminines.
L’Espagne quant à elle a lancé un protocole commun d’action sanitaire dans l’objectif de protéger les jeunes filles qui seraient à risque d’excision dans le pays (17 000 en 2015). Ce programme est basé d’une part sur la détection des jeunes filles à risque, d’autre part sur la sensibilisation des parents concernant les conséquences des MSF sur la santé de leurs filles et sur le cadre légal. En Espagne, l’excision est punie de 6 à 12 ans d’emprisonnement. Les parents de jeunes filles détectées comme étant “à risque”, qui envisagent un séjour dans leur pays d’origine, doivent s’engager par écrit à ne pas faire subir d’excision à leurs enfants. Ils doivent, à leur retour, emmener leurs petites filles à une visite médicale de contrôle. S’ils/elles ne se présentent pas à ce rendez-vous, ils s’exposent à des poursuites judiciaires.
Pour aller plus loin, retrouvez ressources et bonnes pratiques développées en Belgique sur le site de Stratégies concertées de lutte contre les mutilations génitales féminines et en Espagne Excision : l’Espagne se mobilise.
Les gouvernements ont l’obligation juridique de respecter, protéger et promouvoir les droits humains. Ils peuvent donc être tenus comme responsables pour tout manquement à ces obligations. En conséquence, ils doivent prendre des mesures (législatives, judiciaires, administratives, budgétaires, économiques…) et faire en sorte que l’ensemble de la législation nationale soit compatible avec les instruments juridiques internationaux et régionaux qu’ils ont ratifiés.
Les parlementaires ont un rôle essentiel à jouer pour porter la question des mutilations sexuelles féminines sur la scène politique.
Les associations de lutte contre les mutilations sexuelles féminines sont des actrices très importantes dans l’abandon de la pratique. En effet, elles sensibilisent aux conséquences de l’excision sur la vie des jeunes filles, permettent de mettre en place des espaces de débats ainsi que des programmes divers, peuvent aussi protéger des jeunes filles et les orienter.
Excision, parlons-en! est un réseau de 12 associations adhérentes pour atteindre le même but : l’abandon des mutilations sexuelles féminines.
Les organisations professionnelles, telles que les associations médicales, de sages-femmes et d’infirmières, peuvent promouvoir les directives en matière d’éthique dans le cadre de la formation initiale et dans leurs pratiques professionnelles.
Les associations d’enseignant⋅e⋅s, de juristes, de travailleur⋅euse⋅s sociaux peuvent également contribuer à l’élimination des mutilations sexuelles féminines en :
Le personnel soignant peut jouer un rôle pour empêcher les mutilations sexuelles féminines, informer les patient⋅e⋅s et les communautés des conséquences bénéfiques de l’abandon de la pratique, et les soutenir dans cette démarche.
Les leaders, qu’ils soient religieux ou laïques, jouent un rôle majeur à la fois en fournissant des arguments contre la pratique et en créant une dynamique sociale propice au changement.
Les exciseuses traditionnelles sont également des parties prenantes à ne pas négliger puisque leur rôle devra changer. Si elles décident d’abandonner la pratique, elles peuvent avoir un poids décisif pour convaincre les autres de l’abandonner également.
Bien que les mutilations sexuelles féminines aient traditionnellement été considérées comme une « affaire de femmes », le rôle des hommes est important pour que les choses changent.
Dans certaines régions du monde, les hommes sont favorables à la pratique. Toutefois, les recherches ont montré qu’une partie des hommes est préoccupée par les effets néfastes des mutilations sexuelles féminines et préfèrerait épouser des femmes n’ayant pas subi de MSF.
Ce sont les hommes qui peuvent décider de ne plus considérer l’excision comme un critère dans le choix de leur future épouse et atténuer ainsi la pression sociale que subissent les familles.
Les ONG jouent un rôle essentiel en concevant et en mettant en œuvre des programmes pour l’abandon des mutilations sexuelles féminines.
Ces organisations sont très importantes car, grâce à leurs réseaux et structures, elles peuvent délivrer des messages de sensibilisation au sein des communautés.
Les Nations Unies jouent un rôle crucial en définissant des normes internationales, en encourageant et entreprenant des travaux de recherche, en collaboration avec les partenaires des milieux universitaires et du développement.
Les institutions des Nations Unies sont particulièrement bien placées pour promouvoir la coopération et la coordination entre l’ensemble des acteur⋅ice⋅s. Plusieurs organismes des Nations Unies ont pour tâche d’assurer le suivi de la mise en œuvre des engagements juridiques internationaux visant à protéger et promouvoir les droits humains pour tou⋅te⋅s sans discrimination d’aucune sorte.
Il est ainsi possible de citer le programme conjoint du FNUAP et de l’UNICEF, qui ont associé leurs expertises pour accélérer le changement vers l’abandon des mutilations sexuelles féminines.
Les médias et les formes traditionnelles de communication (musique, poésie, théâtre) sont de puissants outils du changement social.
Ils peuvent transmettre une nouvelle vision : les filles et les femmes peuvent conserver leurs valeurs traditionnelles sans être excisées. Ils sont particulièrement importants lorsque la question des mutilations sexuelles féminines est considérée comme tabou. Ils peuvent offrir un espace de discussion et de débat à travers des débats télévisés, des documentaires, des films et des programmes didactiques.
Les mutilations sexuelles féminines